Aujourd'hui j'ai envie de vous parler déco. Ceux qui me suivent sur instagramle savent déjà, il y a quelques temps j'ai déménagé. Quitter la capitale pour revenir m'installer en province. Ainsi j'ai gagné quelques mètres carrés habitables et surtout de l'espace pour pouvoir m'amuser avec la décoration.
Chez moi tout est toujours en mouvement, rien n'est jamais vraiment terminé. Mais je voulais vous présenter quelques photos de mon nouveau salon avec comme pièce maîtresse ma bibliothèque en caisses de vin que j'aime à la folie.
La canapé avec cette tête de lit vintage trouvée dans le grenier chez mes parents. Et ma collection de coussins.
Depuis quelques temps, je voulais vous parler d'un métier
qui me tient particulièrement à cœur : la restauration de patrimoine.
Ce métier est aujourd'hui le mien et je trouve plus
facilement les mots pour le décrire. Il y a
cinq ans, j'ai commencé une formation de restaurateur conservateur d'arts
graphiques. Je suis tombée là dedans un peu par hasard à un moment où je
cherchais ma voie et en même temps, étrangement, c'est un métier qui a toujours
fait partie de moi. Sans savoir vraiment que ça existait, je me suis toujours
tournée vers lui.
Oui
mais alors, restaurateur qu'est ce que c'est?
Ici on ne parle pas de gastronomie, cette restauration là
est beaucoup plus historique, bien que tout aussi technique et précieuse.
Le rôle du conservateur restaurateur est de veiller à la
sauvegarde des biens culturels afin de les mener le plus loin possible. Le
patrimoine est quelque chose de primordial dans notre monde ; comme l'Histoire
il permet de définir d'où l'on vient et un peu où l'on va. Faire partie de la
sauvegarde de notre Histoire me plaisait énormément. Lorsque je me suis lancée
j'avais en tête de travailler sur ce qu'on appelle dans notre jargon la
peinture de chevalet, c'est-à-dire les tableaux. Mais très naturellement un
autre matériau est venu à moi : le papier.
La restauration de papier, beaucoup moins connue que sa
grande sœur la peinture, n'est pourtant pas à laisser pour compte. En effet, le
papier fait partie de notre vie depuis plusieurs siècles maintenant et avant
lui le parchemin qui a longtemps été un support d'écriture.
De nos jours, le papier est partout. On le jette, on le
recycle et on recommence. Mais pendant longtemps il était considéré comme un
matériau noble et cher.
Au début c'est sa fragilité et sa résistance qui m'ont
attirée et fait oublier le "noble" support de la toile.
Ensuite, j'ai découvert que le papier ce n'était pas
forcément des affiches, des livres ou des documents administratifs mais qu'il
était un des matériaux principaux de nombreux objets de notre vie quotidienne.
Et donc
la restauration de papiers concrètement ?
Concrètement mon travail est de redonner/prolonger la vie
d'"œuvres" réalisées sur un support papier. Pour cela j'utilise des
techniques et des matériaux adaptés à chaque papier, chaque situation. C'est un
métier qui évolue constamment, au fil des traitements mais aussi en fonction
des nouvelles découvertes. C'est ça que j'apprécie : le renouveau, la
"non-routine", le perpétuel changement. Chaque geste doit être précis
et contrôlé, le restaurateur, comme le chirurgien du papier, n'a pas le droit à
l'erreur. Et, un peu comme les chirurgiens, nous ne remplaçons pas chaque
"organe" défaillant mais nous essayons plutôt de conserver au mieux
les éléments encore présents.
L'apprentissage est beaucoup basé sur la pratique afin
d'adopter les bons réflexes et les gestes adaptés. Le résultat n'est
malheureusement pas toujours à la hauteur des attentes. Le restaurateur n'est
pas un magicien. Son but n'est pas de faire du neuf avec du vieux. De plus, les
traitements sont contrôlés par une déontologie très précise. Les matériaux
utilisés doivent être stables, neutres, réversibles et ne doivent pas modifier
l'œuvre. Tout le rôle du restaurateur réside dans le bon dosage des traitements
à effectuer.
Et ce sont ces choix, ces décisions, ces recherches, cette
pratique toujours nouvelle que j'affectionne particulièrement dans ce métier
qui est maintenant mon métier.
Dans le cadre du Salon Ob'Art qui se déroulera du 20 au 22 Novembre 2015.
J'ai eu la chance de rencontrer la talentueuse céramiste Anaïs Brizon. Anaïs fait partie des artisans d'arts qui exposeront le week-end prochain à
l'espace des blancs manteaux à Paris.
La rencontre a eu lieu dans son atelier Lyonnais.
Objets utiles et utilité de l'objet
Quelle est ta formation professionnelle?
Après une FAC d'Art appliqués à Montpellier j'ai rencontré un potier et j'ai
eu un vrai coup de coeur pour son univers moderne et coloré. J'ai d'abord été
cliente chez lui puis j'y ai travaillé. Ensuite, j'ai fait un contrat
d'apprentissage pour devenir tourneuse en céramique à Aubagne, puis j'ai fait
un an de formation professionnelle avant de m'installer à
Chalon-sur-Saône.
Pourquoi avoir choisi ce métier?
C'est tout d'abord venu d'un gros coup de cœur. Ensuite j'ai eu envie de
désacraliser l'objet céramique. Je ne considère pas mes créations comme des
œuvres mais vraiment comme des objets du quotidien, usuels et ludiques.
Le métier de céramiste est très traditionnel, comment apportes-tu ta
modernité?
Je ne cherche pas vraiment à apporter de l'innovation, mon travail vient
très naturellement. Étant née dans les années 80, j'ai le goût de la couleur et
du design de cette époque.
Pour les techniques, ce sont des pratiques traditionnelles de poterie,
j'utilise aussi la technique du colombin qui est utilisée par les femmes
africaines.
Je travail pour et avec la couleur. C'est pour ça que j'utilise des
colorants industriels qui apportent plus de teintes que les tons ocres des
colorants naturels.
Fonctionnes-tu par collection ou pièces uniques?
Je ne crée pas de collection car le temps de travail est trop long. Mais
je travaille par séries. J'utilise une base de cinq couleurs et chaque année
j'ajoute un nouvel objet dans la collection. Cette année c'est la tasse à café
qui sortira en édition de Noël.
Les motifs quant-à eux apparaissent et disparaissent au gré de mes
envies.
Fais-tu des dessins préparatoires?
Non. Je travaille à l'instinct et selon mes envies.
Pour certaines pièces en revanche, je prépare des patrons à découper dans
la terre.
Quelles sont tes sources d'inspiration?
Je puise mon inspiration au quotidien. Je ne fais pas de travail de
recherche, tout est spontané, instinctif. Mais j'aime l'art en général, les
couleurs, donc forcément cela influe sur mes réalisations.
Où peut-on trouver tes créations?
En ce moment dans deux boutiques à Lyon : Entrée en Matières, 5 rue du chariot d'Or, 69004 Lyon et Thé où, 9 rue chavanne, 69001 Lyon
Deux galeries en France : La Girelle3 rue Louis Barthou, 17310 Saint-Pierre-d'Oléron et Galerie Toiles de Mer11 rue du Four, 11440 Peyriac-de-mer
Deux boutiques à Paris : L'Embellie design, 14 rue de la Villette, 75019 Paris et Objet Céleste34 bis rue Bichat, 75010 Paris
Et une boutique à Berlin : Studio Katja Söchting Ackerstraße 165 - 10115 Berlin
Mais c'est sans cesse en mouvement donc le mieux c'est de se référer à mon site internet
Pour finir quels sont tes futurs projets?
J'ai fondé mon atelier il y a quelques mois en association avec différents corps de métiers, deux ébénistes, un scénographe, un designer concepteur de planche de skates et moi. Au sein de notre association manufacture(s) nous aimerions développer des projets ensembles afin de combiner nos différents savoir faire.
Vous pouvez télécharger vos invitations gratuites pour le salon ici avec le code OBPAROBERT. Les créations d’Anaïs seront en vente sur place.
Aujourd'hui on rentre doucement dans un sujet qui compte beaucoup pour moi, mais pas complètement quand même. Mercredi soir, je suis allée au salon international du patrimoine culturel
qui se tient au Carrousel du Louvre jusqu'à demain. J'y suis allée un
peu en tant que visiteuse, un peu en tant que blogueuse et un peu en
tant que professionnelle. Voir ce qu'il se fait en ce moment dans le
milieu du patrimoine culturel.
L'occasion de rencontrer de nombreux professionnels et de parler de son métier, de sa passion.
Pour ma part j'étais beaucoup plus attiré par les petits stands des métiers de la restauration que par les grosses boites spécialisées dans le bâtiment. Mais il y en a quand même pour tous les goûts.
(Les photos viennent des stands : Toppino Restyling Garage Design, Maison Lucien Gau, Atelier Dammame et Maison Bosc Paris).
Et évidemment j'ai eu un gros coup de cœur pour les deux adorables créatrices Julie Auzillon et Anne-Laure Coullomb qui faisaient toutes les deux parties des Lauréates du prix de la jeune création des Métiers D'art. Si vous ne les avez pas encore vu je vous conseille d'aller voir leur travail sur le blog de la Super Mai. Vous y trouverez aussi toutes les vidéos des autres Lauréats.